Shakin' Stevens, 1981

Shakin' Stevens

« You Drive Me Crazy », « This Ole House », « Green Door »... En France, ça a bien marché, on le voit à la télévision, et les radios s’y mettent. Qui est Shakin' Stevens ? Un nouveau venu, un chanteur d’un groupe de hard reconverti au rock'n’roll ? Rien de tout cela ! De 1970 à 1977, le groupe de Shakin Stevens s'appelait The Sunsets.
- « J'ai commencé ma carrière, en 1970. J’avais Dave Edmunds comme producteur, nous avons fait un album, qui avait pour titre « A Legend ». L’enregistrement de ce disque fut effectué dans les studios de Rockfield. C’était la première fois que je travaillais dans un studio ; le disque était bon, mais nous avons pas eu de promotion. Il s’est vendu à quelques milliers d’exemplaires, dommage. Un an plus tard, un autre LP : « I'm no JD » (l’m not a juvenile délinquant), un morceau de Frankie Lymon & The Teenagers, J’avais vu le film Rock Rock Rock, et j’avais craqué pour ce morceau. Après nous avons fait un LP pour une marque bon marché, Contour (l'équivalent de MFP), Rockin' and Shakin', suivi quelques mois plus tard par un 30cm sur Esmerald Gem Records. Pendant deux ans, on n’entend plus parler de Shakin' Stevens & The Sunsets. En 1975, un Français, Marc Zermati, lui fait enregistrer un EP qui comprend cinq titres : « Ready Teddy / Tear it up / Monkey’s uncle / Frantic / My baby died ». En 1976, un 25 cm de Shaky sort sur une marque hollandaise, Dynamite ; son titre : « Come on Memphis ». Et en 1978, Shakin' joue le rôle d’Elvis...
- Un an après la mort de Presley, Jack Good (célèbre producteur anglais dans les années 60) est venu me voir pour que je tienne le rôle d’Elvis, dans une pièce sur sa vie. Pendant deux ans, je l’ai jouée. Un disque en a. été tiré, Elvis original cast album, il était vendu seulement au théâtre, lors des représentations de la pièce.
« Shaky » sort un album courant 78, sur le label Track, qui est retiré du commerce très rapidement, car Track dépose son bilan. En 1980, il publie Take One, et l'Angleterre commence à s’intéresser à lui ; la même année paraît un autre album, Marie Marie. Ce 30 cm sera très vite rebaptisé « Ole house » (on supprimera « Two hearts » pour y inclure « Ole house ». Comme dirait Shaky, l’album qui s’appelle Marie Marie est devenu un “Collector”.
Shaky a changé. Nous sommes en 1980, ça fait donc dix ans qu’il chante, dix ans qu’il enregistre, dix ans qu’il interprète des chansons qui ne sont pas de lui. Aujourd’hui, enfin, il se décide à écrire ; il compose deux titres que l’on retrouve sur l’album Marie Marie : « Baby, if we touch » et « Make it right tonight ».
- Pour moi écrire des chansons, c’était important. J’ai donc essayé, j’en ai fait deux sur le précédent LP. Maintenant quatre sur Shaky.
- Revenons quelques mois en arrière, sur la mort de Lennon. Sur ton album « I’m no JD » qui date de 1971, il y avait une dédicace qui lui était adressée. Quelle impression t’a laissée ce meurtre ?
- J’ai été très peiné, vraiment. Pour la musique c’est une grande perte, je pense que c’est la personne qui aura marqué le plus ces vingt dernières années. C’est vraiment triste, mourir comme ça...
- Penses-tu, que les discothèques soient importantes pour toi ?
- En Angleterre, non. Elles ne passent que des trucs disco. Pour les autres pays, je ne sais pas.
- Ton succès actuel, est-il dû à tous ces groupes de rockabilly qui sortent, genre Stray Cats, Polecats et autres ?
- Non !
- Depuis “Take one !”, tu as les mêmes musiciens. Et il y en a un qui prend une part importante dans le groupe, c’est ton bassiste Stuart Colman qui est aussi producteur des trois derniers albums...
- Stuart n’est pas vraiment producteur, c’est plutôt, dirons-nous, un conseiller; il a des idées, et il les apporte. Disons, nous travaillons en collaboration, la plus grosse part du travail, c’est lui qui la fait.