Bryan Adams : Sa 1ère Interview en France, 1980
Vous avez sans doute tous en tête la mélodie du fameux "Let me take you dancing" fort bien classé au hit-parade du moment. Pour coïncider avec la sortie de son premier album, simplement intitulé “Bryan Adams", j'avais rencontré à Paris ce sympathique Canadien âgé de seulement vingt ans; à l'époque, on ne pensait pas vraiment qu'il deviendrait une très grande vedette.
- Bryan, quelle est la raison de votre venue à Paris ?
- Eh bien, c'est mon premier voyage à Paris, a l'occasion de la présentation de mon premier 33 tours. Cela m'a permis de rencontrer la branche française de A & M.
- Musicalement, parlant, comment vous situez-vous ?
- En fait, malgré le style totalement disco de "Let me take you dancing", je pense faire ce que l'on appelle de la "pop music", ou du "pop rock". Sur mon album, il y a évidemment divers styles, mais l'ensemble correspond assez a cette définition.
- Comment expliquez vous ce style disco malgré vos racines typiquement rock ?
- Le rock est la première musique a laquelle je me suis intéressé, lorsque j'étais très jeune. Quand j'ai composé "Let me take you dancing", je n'avais jamais entendu parler de disco ! Je l'ai écrit de la façon dont je la ressentais, à la manière d'une musique agréable a écouter et qui incite à la danse, mais il n'a pas été écrit dans le but de toucher le public disco.
- Le Canada est-il un pays facile à conquérir ?
- Oui... SI votre chanson est bonne ! Mais il en est de même pour tous les pays. Avec un bon titre, vous pouvez même être connu en URSS ! L'avantage est que le Canada est proche des Etats-Unis, et les retombées en sont conséquentes. De plus, A & M est une firme puissante, la plus puissante au Canada.
- Vos débuts, je crois, se firent en tant que compositeur ?
- C'est exact : j'ai commencé à composer pour Bachman Turner Overdrive, lan LLoyd, Prism... et récemment pour Rita Coolidge.
- Pourquoi avoir mis la version instrumentale en face B du single ?
- C'est un truc pour discothèque : les DJs commencent à chauffer la salle avec l'instrumental, et le public accroche et demande de quoi il s'agit. Donc, avec deux platines, on enchaîne l'un sur l'autre. C'est un single qui, à mon avis, a touché le public par son énergie.
- Qu'avez-vous retenu de vos expériences précédentes avec les groupes musicaux ?
- Prendre ses distances avec les filles à musiciens quand on est sur la route, ne pas trop boire lorsqu'on donne une conférence de presse... et ne pas user de drogues quand on est sur scène !
- Pensez-vous que ce single soit réellement représentatif de votre musique ?
- Bien sûr, dans la mesure où il y a toujours une progression... Le 33 T est un pas en avant; pour résumer, "Let me take you dancing" est la musique de mes dix-huit ans, et l'album celle de mes vingt ans !
- Comptez-vous à nouveau composer pour autrui ?
- C'est certain, car n'oublions pas que mes débuts, tout comme ma passion véritable, sont plus la composition que l'interprétation elle-même. Il y a des millions de gens pour qui j'aimerais écrire, c'est le côté artistique qui m'excite le plus.
- Pensez-vous qu’il y ait actuellement au Canada une scène musicale capable de déferler sur le monde ?
- Difficile à dire ; de même que certains excellents chanteurs français ne peuvent pas marcher sur le continent américain, il est difficile de savoir quelles vedettes canadiennes ont un potentiel commercial international.