Grace Slick, Paris, 1981
Ça y est, c’est définitif, en 1980 Grace Slick a rejoint le Jefferson Starship. Un rapide entretien au George V m'avait permis d’apprendre que cette réunion s’était opérée "en douce” : Grace, invitée à faire les vocaux sur un titre, s’est prise au jeu,.et chante sur tout l’album. En attendant, "Welcome to the wrecking ball" fait plus d’un heureux.
A 37 ans, madame Slick est encore très belle et ne risque pas de passer pour un sosie de Liz Taylor !
Après "Manhole” il y a déjà si longtemps, après le (presque !) soporifique "Dreams”, ce troisième album solo contient toute la hargne d’un rock’n’roll à la Pat Benatar ou Ellen Foley. Comme elle le dit elle-même, c’est toute la différence entre un premier album enregistré sur la côte Est après vingt autres mis en boîte en Californie.
- Comment expliques-tu une telle différence entre le sirupeux “Dreams” et le violent “Wrecking ball” ?
- En fait, il s’agit de deux facettes de ma personnalité. Tout être humain, je pense, a son "jour” et sa "nuit”.
- Tu n’as jamais chanté devant le public français. Considères-tu notre pays comme une infime partie du marché du disque international ?
- Pas du tout ; nous avons failli jouer deux fois, et en avons été empêchés par des problèmes techniques.
- On est bien loin du psychédélisme de tes débuts. Crois-tu qu’aujourd’hui, tes admirateurs écoutent toujours le contenu des paroles de tes chansons ?
- C'est certain. Les sixties étaient merveilleuses... Pendant les années 70 le public et les musiciens se sont "avachis" et endormis. Et aujourd'hui, à nouveau, le public semble prendre conscience de ce qui se passe, du monde qui les entoure et de son reflet dans les textes des chansons.
- En quinze ans de carrière, as-tu pu rencontrer des gens aussi impressionnants que Lennon ou Jagger ?
- Le public doit se détromper de ce genre de croyance ! Les Etats-Unis sont gigantesques, et nous ne nous rencontrons même pas dans les ‘'parties". Dans le meilleur des cas nous nous croisons dans un aéroport !