Les Tubes de Hugues AUFRAY :



Adieu monsieur le professeur (Hugues Aufray) 1968

Hugues a écrit cette chanson par réaction aux évènements de mai 68 qui avait mis à mal l'autorité du "Maître" d’école. En Espagne, la chanson fut interdite sous le règne de Franco car sa mélodie, semble-t-il, évoquait celle de l'Internationale.

(La) Fille du Nord (Hugues Aufray) 1966

Gros succès pour Hugues Aufray, ce titre est l’adaptation par Pierre Delanoë de “North Country Girl” publiée sur le deuxième album de Bob Dylan, “Freewheelin” (1962). Politiquement parlant, Pierre Delanoë était plutôt de droite, et Bob Dylan franchement à gauche... mais ça n’a pas empêché Delanoë de traduire parfaitement la pensée du jeune chanteur américain tout au long de l’album “Aufray chante Dylan”. Signalons une reprise de “La Fille Du Nord”, en 1978, par Eddy Mitchell, enregistrée durant les séances de l’album “Après minuit” mais écartée à l’époque et publiée quelques années plus tard .

Je croyais (Yesterday) (the Beatles, Ray Charles) 1965, 1967

Les Rolling stones n'auraient jamais enregistré "As tears go by" si les Beatles ne les avaient pas précédés dans cette voie. En revanche, il est étonnant que "Yesterday" ait eu, et ait encore, un tel impact, alors qu'Elvis Presley avait suivi la même démarche avec "Love me tender". Il est fort possible que l'usage de violons (impossible de l'imaginer sans le quatuor de cordes) par un groupe pop ait eu un effet de "poudre aux yeux"!

Pendant longtemps, Paul McCartney resta persuadé que “Yesterday” n'était pas de lui. Il s'était éveillé un matin, la mélodie trottant dans sa tête, sans parvenir à se rappeler où il avait bien pu l'entendre. C’est bien simple, il ne se jugeait pas capable d'avoir accouché d’un tel chef d'œuvre. En attendant de s'en persuader, McCartney la laisse de côté... la reprend... y colle des paroles sybillines : "Scrambled eggs, I love your legs". En français, "Oeufs brouillés, j'aime vos jambes". Mais rapidement Paul convient que la mélodie est trop belle pour l'acoquiner avec de la nourriture! Dans la série ocumentaire Anthology, McCartney raconte comment la chanson lui est venue en rêve, probablement à l'hôtel Georges V, à Paris, en tournée; il y avait en effet un piano à sa disposition, et finalement enregistrée en juin 1965, alors qu'il l'avait écrite en janvier 1964. Paul, en effet, avait longuement discuté avec George Martin, quant aux possibles orchestrations. Pour Martin, il n'y avait pas le moindre doute: il fallait des violons. La présence des trois autres Beatles, en revanche, ne s'imposait pas : nul besoin de guitare, d'harmonica ou de batterie. Juste des violons et Paul. Historiquement, il s'agit donc de son premier disque solo, puisque, aux USA, le 45 T sortit sous son nom. "Yesterday", qui est pour Paul la chanson la plus réussie de toute son œuvre, est définitivement celle dont avaient besoin les Beatles pour s'aliéner le public adulte. Paradoxalement, c'est autant leur entourage que les Beatles eux-mêmes qui hésitèrent à publier un titre qui risquait de décevoir, de décontenancer leurs fans de la première heure, amoureux de rythme. Mais le succès, heureusement, fut immédiat et colossal. Hugues Aufray l'adapta sous le titre "Je croyais". Depuis, on estime, en gros, à 3000 le nombre de versions existant (estimation plausible : le dernier comptage rigoureux effectué en 1997, à l'occasion de sa reprise par Wet Wet Wet, était de 2 600). Au début des années 90, on a d'ailleurs estimé que "Yesterday" avait été, au total, diffusé cinq millions de fois sur les radios américaines!

N'y pense plus, tout est bien (Hugues Aufray) 1964

En 1962, Hugues Aufray avait sorti sa propre version de "J'entends siffler le train", mais la sienne était passée à la trappe ; Hugues Aufray conservera toujours un soupçon d'amertume envers Richard Anthony, car c'est lui aussi qui enregistra, et obtint le succès, en adaptant, sous le titre "Ecoute dans le vent", le célèbre "Blowin' In The Wind" de Bob Dylan. Hugues, moins connu, n'avait pu obtenir, en 1963, le privilège d'enregistrer la chanson de son ami américain. Cette fois-ci est enfin la bonne. Il s'agit-là de l'une des toutes premières adaptations d'une chanson de Bob Dylan en français, en l'occurrence, "Don't think twice, it's alright". Hugues s'imprégnait parfaitement de la parole du jeune poète contestataire qu'il avait rencontré à New York (à son tour, Dylan viendra en France en 1966). Rapidement, grâce au parolier Pierre Delanoé, un superbe 33 tours verra le jour,"Aufray chante Dylan", comprenant toute une brochette de tubes, dont "La fille du Nord", reprise plus tard par Eddy Mitchell.

On est les rois (Hugues Aufray) 1965

L'Américain Roger Miller (que l'on pourrait très sommairement ranger dans la catégorie country) a le vent en poupe : ilest omniprésent au hit-parade, et ses titres sont tous repris en français. Tardivement par Dick Rivers ("England swings" devient "C'est là qu'on est le mieux"), mais le plus souvent par Hugues Aufray : "Do wackadou", "Dang me" ("Pends-moi") et enfin celle-ci, "King of the road" (n°1 en Angleterre, n°4 aux USA). Son texte un peu macho méritait une réplique. Elle n'a guère tardé à fuser : Jody Miller (l'épouse de Roger ?) propose "Queen of the house" : Pendant que nos mecs se pavanent dans la rue ,nous on doit faire le ménage, la cuisine, s'occuper des enfants... Mai 68 arrive à grands pas !

Santiano (Hugues Aufray) 1962

La véritable orthographe de son nom est “Auffray”. Son père est d’origine bretonne, mais, par sa mère, il découvre la région toulousaine, et fréquente Claude Nougaro dans la cour de son école. Avant d'être chanteur, Hugues est tout d'abord...vendeur de morue séchée, venue de Mauritanie et redistribuée sur toute l'Afrique... Puis artiste peintre, comme Gainsbourg... Gainsbourg dont il chante "Le poinçonneur des Lilas" sur son premier disque. A 25 ans, Hugues est animateur de cabaret. Il chante, dans le brouhaha, au restaurant appelé "La Polka des mandibules"; on lui propose un salaire de chanteur (solo). Mais il a une autre idée en tête, et propose à son employeur de travailler gratuitement tout un mois à condition d'avoir un musicien pour l'accompagner. Lorsque,au bout d'un mois,sa requête est acceptée, il la formule à nouveau, pour avoir un deuxième accompagnateur. Il était bien parti pour avoir un orchestre complet, et pour travailler gratuitement toute un semestre ou une année ! Mais le patron des "Mandibules" se tue en voiture. Fin du premier épisode.

Vous ma lady (Hugues Aufray) 1972

On se souvient encore de cette adaptation du succès de Peter Skellern (You’re A Lady) par Hugues Aufray. En revanche, peu d’entre nous se souviennent que Brigitte Bardot elle-même avait publié sa propre version, en duo avec son homme du moment, Laurent Vergez.

Retour au début de la page